La soufflerie
Nous n’entrerons pas dans le détail de sa conception. Son rôle est de fournir de l’air à une pression convenable et stable, tout en assurant un débit suffisant pour que l’instrument ne s’essouffle pas, même si l’organiste fait parler un grand nombre de jeux.
Il faut tout de même savoir que les jeux réclament un débit d’autant plus important qu’ils sont graves, en revanche avec une pression parfois plus faible.
D’autres jeux comme certains jeux d’anches peuvent nécessiter une pression plus importante que pour les autres jeux. Sur un instrument riche, la soufflerie n’est donc pas un composant trivial.
Aujourd’hui, elles sont généralement électriques. Autrefois, elles étaient mues par des bras humains.
Le sommier
L’élément principal qui permet de distribuer l’air au bon jeu au bon moment s’appelle le sommier.
Cette pièce est un assemblage mécanique fort complexe, que nous allons détailler dans la suite. Son rôle est donc, lorsque l’organiste appuie sur une touche, d’envoyer de l’air à la série de tuyaux sélectionnée par les tirants de jeu. En ce qui concerne la distribution de l’air, il assure donc deux fonctions :
– la sélection de la note jouée ;
– la sélection des jeux que l’organiste a choisi de faire parler.
Pour simplifier, nous supposons que nous sommes sur un petit instrument ne comportant qu’un seul clavier. Dans ce cas, un seul sommier assurera la distribution de l’air aux quelques jeux de l’instrument.
La laye
La laye est un conduit qui reçoit l’air de la soufflerie, par l’intermédiaire d’un « porte-vent ». Nous y trouvons les soupapes, maintenues fermées par un ressort. Un osier permet de tirer la soupape pour laisser passer l’air dans une gravure. Les tuyaux de tous les jeux correspondant seront placés le long de la gravure.
La boursette permet l’étanchéité ente la laye et l’osier.
Au dessus des gravures se trouve une chape, percée de trous, chaque trou correspondant à un tuyau. Sur l’illustration, on observe même un tronçon de chape destiné à alimenter des fournitures à 3 rangs. Cependant il nous manque encore quelques pièces, faute de quoi, ce sont tous les jeux qui parleraient sans qu’il soit possible de choisir.
Enfin, au dessus du tout, un « faux sommier » va permettre de tenir les jeux verticalement sur la chape.
Nous voyons ici en perspective la laye, les soupapes et les gravures, séparées par des barres, ainsi qu’un début de table, qui vient par dessus.
Les registres
Voici maintenant le dispositif qui permet de sélectionner les jeux que l’on souhaite faire parler.
Au dessus de la table, sont fixés de « faux registres ». Ce sont en fait des guides, entre lesquels les registres vont coulisser. Les registres sont des lames de bois, percées de la même manière que la partie de la table sur laquelle ils coulissent. Suivant la position du registre, les trous tomberont en face ou non.
Par dessus le tout, la chape, également percée et fraisée, recevra généralement les pieds des tuyaux, sauf dans quelques cas particuliers que nous verrons plus loin.
Tout ceci doit être agencé avec le plus grand soin. Le registre doit pouvoir coulisser aisément, tout en évitant les fuites d’air.
Enfin, au dessus du tout, un « faux sommier » va permettre de tenir les jeux verticalement sur la chape.
Cette méthode ne peut cependant être généralisée à tous les tuyaux. Ceux qui sont trop longs devront être retenus par des potences, les jeux de montre, qui sont montés en façade de l’instrument ne pourront généralement pas être posés directement sur le sommier, de même que les jeux d’une grande largeur.
Dans tous ces cas, un artifice permet de résoudre le problème en fixant sur le sommier un conduit d’air qui ira alimenter le tuyau « posté » à un autre endroit.
L’illustration suivante montre le principe dans le cas de gros tuyaux en bois.
Pour aller plus loin
Nous avons vu ici le cas d’un sommier d’instrument à traction mécanique, disposant d’un seul clavier.
Dans la pratique, les instruments sont souvent plus gros et disposent de plusieurs claviers. Dans un tel cas, il y a généralement autant de sommiers que de claviers.
Si l’on doit fournir des pressions différentes à différents jeux, il faudra également créer des sommiers indépendants ou à double laye.
Il existe également un effet appelé « tremblant » qui produit une sorte de trémolo. Le principe consiste à faire varier la pression de l’air. Il existe plusieurs techniques pour réaliser cet effet. Le tremblant doux est souvent un simple volet qui oscille dans le porte-vent, provoquant ainsi des variations de pression.
La période romantique a apporté également « l’expression ». Certains jeux sont enfermés dans une boite dont la façade est munie de volets pivotants. L’organiste dispose d’une pédale qui lui permet de manœuvrer ces volets à volonté.
Certains instruments sont munis d’accessoires comme des cymbales, des coucous, des chants d’oiseau...